A toi mon homme de pouvoir
Ah ! Toi, acteur omnipotent baignant dans ton costume d’apparat, la cravate décorant ta modestie comme la roue enjolive le paon, ton chef de sourcils froncés et ton crâne moite aussi tendu que dégarni comme autant de témoignages ostentatoires de ton intelligence génétique ;
Le petit pouvoir t’enveloppe de son odeur âcre et détestable et t’offre le vicieux plaisir d’une molle érection de complexé minable devenu star systémique ;
Moche et néanmoins suffisant, tu es reconnu par tes pairs, talentueux artisans qui s’évertuent quotidiennement à concevoir la plus belle façade de sourire que peut déféquer leurs hypocrisies naturelles et leurs esprits serviles.
Tu te délectes de leurs léchouilles figurées, honneur à tes grasses fesses entretenues aux petits oignons par la cuisine d'une frigide concubine à laquelle tu n’ose plus faire l’amour, ton désir diminuant, ses seins tombant et sa moustache poussant.
Sexe faible dans ton esprit, elle est en dehors l’incarnation de ta frustration maladive, te domine et t’écrase comme le fait le doigt de l’enfant pervers sur le dos fragile de la méprisable fourmi de jardin.
Tu évacues cet affront et tous les autres en te masturbant de ta petite autorité et en aspergeant au visage d’autrui les quelques gouttes de ton dédain lâche et facile. C’est pour ainsi dire tout ce que tu as les couilles de produire.
T’exposant comme l’expert de tous les domaines de ce monde, tu balayes d’un croassement hystérique les arguments que les vrais spécialistes s’efforcent d’élaborer, tes propres tympans embolisés par l’auto-conviction de ta perfection culturelle et de ta supériorité manifeste.
Tes certitudes t’habillent mieux que le bonnet d’un bouffon et t’accompagnent comme le fait la harpe au ménestrel, bien que tu insistes sans arrêt sur ta justesse pendant que tout un monde ignorant semble se convaincre de ton atroce dissonance.
Lorsque l’on t’ouvre, homme de pouvoir, à la manière d’une boite de mauvais caviar, on ne trouve rien de digne à titiller quelque papille : un gros complexe, beaucoup d’argent et pas mal de stupidité. Un contenu aussi détestable que l’emballage.
La figure qui symbolise le plus justement ta personne n’est que le fruit quotidien issu de nos anus conjoints.
Tu n’es qu’une merde.